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La charge mentale en 180 secondes

Dernière mise à jour : 23 avr. 2019



La charge mentale a bien mauvaise presse. Tantôt désignée responsable des pires maux au travail, tantôt dénoncée lorsqu’il s’agit de lutter contre l’égalité hommes femmes elle est régulièrement montrée du doigt dans les tabloïdes. Pourtant, il ne faudrait pas oublier que la charge mentale est par essence indispensable dans chacune de nos activités, car, « Toute activité est cognitive ».

Je m’explique…

Pour commencer, démystifions la charge mentale. Elle est composée de trois éléments interdépendants. Premièrement, la charge « cognitive » fait références au niveau de ressources attentionnelles mobilisées dans la réalisation d’une tâche. Il varie en fonction de la difficulté de la tâche (faire des pâtes VS concocter un chaud-froid de chou-fleur et Saint-Jacques à cru) et du niveau d’expertise du sujet (Philippe Etchebest VS moi). Pourquoi Philippe mobilisera-t-il moins de charge cognitive que moi à la réalisation d’un plat complexe ? et bien à cause des automatismes… car en véritable maître de la production au plus juste, notre cerveau combine sans cesse des savoirs faire et connaissances pour consommer toujours moins de ressources cognitives. C’est ainsi que lorsque nous apprenons à conduire, nous devons littéralement penser à chaque geste effectuer, alors que les conducteurs confirmés n’auront qu’à enclencher le mode « rentrer maison » à la fin de la journée. En mode automatique, on consomme donc peu de ressources attentionnelles alors qu’en mode concentré ou résolution de problème, nos neurones fonctionnent à plein tube. Et plus on s’entraine à une tâche, plus on l’automatise, avec tous les risques d’inattention que le passage en mode presque inconscient implique…

Ensuite, dans la charge mentale, on a ce que l’on appelle la charge « psychique ». Il s’agit en réalité de la manière dont on perçoit la fameuse charge cognitive et cela dépend bien entendu de notre affect, de notre humeur du moment, et notre état de fatigue, etc… Si je suis en pleine forme, que tout va bien dans ma vie, je vais être plus efficace dans mon travail car je vais pouvoir mobiliser plus de ressources cognitives. En revanche, si je viens de me disputer avec un proche, la moindre charge cognitive va me demander un effort surhumain. Cette charge psychique dépend également largement de la motivation que l’on a à effectuer une tâche et du sens que l’on lui donne !

Enfin, la charge mentale comporte une dimension liée au temps dont on dispose pour réaliser une tâche : la pression temporelle. Cette pression, nous la ressentons chaque jour avec l’arrivée des nouvelles technologies et le raccourcissement des délais de réponses et c’est certainement pour cela que la charge mentale défraie les chroniques à notre époque. La pression temporelle ne constitue pas un fardeau supplémentaire mais elle va agir comme un curseur vis-à-vis de la charge cognitive. Demandez à un enfant d’apprendre à lire, il ne ressentira pas un niveau de charge particulièrement élevé. Demandez-lui d’apprendre à lire en 3 mois et il risque d’être très rapidement en « surcharge ».

Agir sur la charge mentale, c’est donc agir sur la charge cognitive, la charge psychique et/ou sur la charge temporelle !

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